mercredi 2 janvier 2019

In memoriam : Colette BENNANI, artiste peintre, femme de lettres 1939-2017




BENNANI Colette Isabelle Marie, née Goussard

Naissance : 28 septembre 1939 à Bar-sur-Aube – décès : 13 janvier 2017 à Troyes

Société(s) : Société Académique de l'Aube – membre associée depuis le 16 avril 2010
Association de Sauvegarde du Patrimoine de Brienne-le-Château (ASPB) – présidente fondatrice 2005-2017           

Biographie : 
Artiste peintre et femme de lettres.
Fille d'épiciers établis depuis plusieurs générations à Brienne et dans l'Aube, Colette Goussard fait ses premières études à l'école communale de Brienne-le-Château et obtient son brevet. La mort de son père alors qu'elle avait 11 ans lui donnera pour toujours le besoin d'une consolation qu'elle trouvera dans l'étude, le mysticisme et l'art, sa vocation.
Après avoir songé à entrer dans les ordres, elle entre dans les années 1960 à l'école ménagère puis à l'école d'infirmière de Chalons-en-Champagne. Partagée entre le don de soi et le sentiment que d'autres horizons existaient, elle découvre en 1967 un article sur le peintre abstrait Pierre Soulages qui l'émerveille et lui ouvre les yeux sur un monde sensible et nouveau ; sa vie dès lors devait s'orienter vers l'art. La même année, elle part pour Paris et entre à l'Ecole du Louvre, où elle choisit le cours organique sur le dessin et les arts graphiques.
Pendant son cursus, elle rencontre le peintre marocain Mohamed Bennani, élève comme elle à l'Ecole du Louvre et qui devient son époux. Ils vivent ensemble une vie de bohème à la Cité Internationale des Arts dans le Marais, où elle fait la connaissance d'un monde intellectuel et engagé, au cœur des préoccupations de son temps. Encouragée par ce climat artiste, elle s'essaie à la peinture et se cherche. Marquée alors par le Pop Art, ses premiers travaux sont des portraits.
Aux côtés de son mari, et mère de deux enfants, elle vit sa peinture pour elle-même et trouve son style dans ce qu'elle appellera le « nuagisme ». Odilon Redon est son maître. La couleur, la féminité, la mélancolie et la matière des songes l'inspirent.
Elle partage sa vie dans les années 1970 et 80 entre la France et le Maroc, dont elle aime la culture, et réalise plusieurs expositions. Sa vie d'artiste est riche, sa vie de femme est marquée par la maladie et les difficultés matérielles, que l'incendie de sa maison vient achever en 1995. Son mari décédé, elle s'établit à Brienne-le-Château.

Amoureuse du passé et passionnée d'Histoire, elle crée en 2005 l'Association de Sauvegarde du Patrimoine de Brienne-le-Château (ASPB). Avec les adhérents, elle entreprend d'écrire et de réécrire en plusieurs tomes l'Histoire de la ville. C'est la naissance des Cahiers briennois : Journal de Pierre Duval, valet de madame de Brienne pendant la campagne de France de 1814 (2009) ; Les secrets de Brienne-le-Château / Le prieuré (2010) ; Brienne 1900, première partie, faïenceries, poteries et tuileries  (2010) ; Brienne-le-Château, période médiévale, les croisades (2011) ; Les Bauffremont à Brienne-le-Château (2012) ; L'ancienne abbaye de Basse-Fontaine, XIIe siècle (2015).
Avant son décès en 2017, elle avait rédigé un dernier Cahier : Brienne et la Révolution de 1789.
Parallèlement à ces écrits collaboratifs et personnels, elle mène de nombreuses actions en faveur de la culture à Brienne, qu'elle veut pour tous : conférences, visites du château, Salon du livre, création d'un fonds de l'ASPB à la bibliothèque municipale.
On doit à Colette Bennani d'avoir par ses travaux et sa passion renouvelé l'étude sur l'Histoire de Brienne et sur la famille de Loménie.

Maya Bennani
décembre 2018