dimanche 1 novembre 2020

Festival de musique mai 1893 Radonvilliers


 

 

Dimanche, par une splendide, mais un peu chaude journée, a eu lieu à Radonvilliers, le festival de musique depuis longtemps annoncé. Le paisible village avait, pour la circonstance, étalé ses atours de gala. La mairie artistement pavoisée, abritait de son large balcon une tribune enguirlandée de fleurs et de feuillage, sur laquelle, tout à l’heure, retentiront, tour à tour, les accords harmonieux des sociétés qui prennent part au festival.

A 11 heures, heure militaire, arrivent les fanfares de Saint-Léger, Précy-Saint-Martin, Dienville, Amance et la vaillante société de gymnastique de Brévonnes, unique mais vigoureux rejeton de cette pauvre Briennoise, hélas ! décédée à la fleur de son âge.

La Fraternelle de Radonvilliers recevait à leur arrivée ses hôtes du jour.

Le service d’ordre était fait par les pompiers, tout crânes sous leur irréprochable tenue.

Le très intelligent organisateur du festival, M. S. Mielle, qui sait pratiquer, à sa façon et comme il convient le socialisme véritablement fécond qui consiste à relier entre eux les hommes dans une idée commune d’harmonieuse fraternité, laissait aux arrivants, avec son habileté et toujours égalée amabilité les honneurs de son pays.

A 2 heures, après un réconfortant déjeuner, les sociétés se succédant, après tirage au sort, ont pris place à la tribune et rivalisant à l’envi, charmé la foule enthousiaste qui se pressait autour d’elles.

De cette pacifique bataille, il sortit des flots d’harmonie. Toutes furent au péril, c’est dire que toutes furent à l’honneur, et que l’on ne saurait trop et indistinctement les féliciter.

Puis les gymnastes de Brévonnes, jetant dans le tableau la note gaie de leurs maillots rayés, nous ont magistralement démontré ce que peuvent des bras musculeux intelligemment dirigés, et à 4 heures, après un irréprochable défilé, les musiques formant le cercle ont joué un superbe morceau d’ensemble et clos le festival par l’exécution mâle et sonore de la Marseillaise.

Le soir, à la lueur tamisée, des lanternes, la fanfare de Radonvilliers, parachevant son rôle d’hôtesse de bon ton, a fait, dans un bal animé, sauter  filles et garçons, et ainsi se termina cette belle fête, charmante et gaie jusqu’à la fin.

 

Publié dans L’écho de l’arrondissement de Bar-sur-Aube, 18 mai 1893, pages 3 et 4

 

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