Acte passé devant Maître Thyébaut notaire à Dienville le 10 février 1856, église de Brienne la Vieille.
THYÉBAUT, Gabriel (Dienville, 1854 ~ 1922)
Fils de notaire, il fit des études classiques au lycée de Troyes. Il vint à Paris en août 1872 pour étudier le droit, obtint la licence le 19 juillet 1876 et fut admis au stage le même jour. Il soutint, le 15 , décembre 1881, une thèse de doctorat sur L'Etablissement de la mitoyenneté des murs et ses effets. ~ Reçu premier en novembre 1880 au concours de rédacteur de la ville de Paris, il entra le 21 décembre de la même année à la préfecture de la Seine comme commis-rédacteur (3e classe). En 1894, il est chef de bureau au service central des mairies; en 1896, il passe avec le même grade à la mairie du XVe arrondissement; en 1897, il est nommé secrétaire général à la mairie du XVIe arrondissement. Le 1er janvier 1907, il est promu chef de bureau de classe exceptionnelle et prend sa retraite le 1er août. Les notes de service soulignent sa compétence, ses connaissances éprouvées en matière administrative, juridique et autres, ses dons de brillant rédacteur. ~ A Paris, dès son arrivée à la pension Laveur, il se lia avec Rémy de Gourmont, Huysmans, retrouva Céard qui le présenta en 1879 à Zola. Il devint le conseiller juridique des écrivains naturalistes; il lisait et corrigeait les manuscrits que certains d'entre eux lui soumettaient. Il documenta Huysmans pour Un dilemme; Céard (qui lui dédicaça Une belle journée) pour Terrains à vendre au bord de la mer. Il renseigna Zola pour les questions de «droit», de «chicane» et de «procédure»: les notes préparatoires de sept romans de la série des Rougon-Macquart (Pot-Bouille, La Joie de Vivre, La Terre, Le Rêve, La Bête humaine, L'Argent, Le Docteur Pascal) et le manuscrit de Paris contiennent lettres et explications qui en témoignent. Dans Le Figaro du 6 juin 1896, Zola, reconnaissant sa dette envers celui qu'on appelait le «jurisconsulte des Rougon-Macquart», range Thyébaut au nombre de ses «vieux et bons amis». ~ Thyébaut, pour sa part, n'a rien publié de son vivant: Le Vin en bouteilles (1880) resta inédit jusqu'en 1956. Cette oeuvre dramatique où s'exprime un pessimisme profond est une sorte de modèle, peut-être une parodie, du genre naturaliste. Il a aussi écrit: La Découverte de l'Amérique, Le Lièvre et la tortue (adaptation de la fable de La Fontaine), Paul et Virginie, suite féroce du roman de Bernardin de Saint-Pierre, et Le Mauvais Robinson, apologue plus féroce encore. ~ Thyébaut resta toujours lié à Zola, puis, après la mort du romancier, à sa veuve: il faisait partie des intimes du salon de la rue de Rome.
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